L'Infolettre du LBC de mai 2025
Publié le 01 mai 2025
Selon une étude du collectif Labos 1point5, les achats représentent la plus grande part de l'empreinte environnementale des laboratoires de recherche.
- Réduire l’empreinte environnementale de ses achats
Actuellement, faute d’une estimation précise des achats réalisés, les Bilans des Emissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) des laboratoires de recherche s’appuient sur le volume monétaire des achats, évalué grâce au module « Achats » de l’outil GES 1Point5 qui associe un facteur d’émission à chaque achat identifié par la nomenclature utilisée par les organismes de recherche. Si la méthode a le mérite d’estimer les émissions de gaz à effet de serre d’un laboratoire en fonction de ses dépenses, elle échoue cependant à distinguer des équipements similaires avec des empreintes carbones différentes.
Pourtant une méthode permet précisément d’analyser en profondeur les processus sociotechniques à l’œuvre derrière tout achat : l’analyse du cycle de vie (ACV), qui calcule l’empreinte environnementale d’un produit de l’extraction des matières premières au traitement de ses déchets. L’un des dix instituts du CNRS a récemment mis sur pied une unité d’appui et de recherche (UAR) consacrée à l’ACV. La nouvelle UAR Utopii vise d’ici fin 2026, la formalisation d’une méthode quantifiée et multicritères d’évaluation des projets de recherche en ingénierie prenant en compte les activités de recherche – en y intégrant les achats – mais aussi, dans une démarche prospective, les impacts des résultats de la recherche. A lire ici.
- Arbre des décisions des achats
Autre outil : l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) , qui regroupe et coordonne les forces de recherche en sciences du climat en Île-de-France, s’est doté l’an dernier d’un arbre de décisions sur les achats. Son périmètre concerne tout type de matériel. Sur les douze choix possibles, un seul amène à l’achat neuf, les autres privilégiant l’achat d’occasion, le réemploi ou la réparation.
- Les projets de recherche
L’Inserm, INRAE et le CNRS travaillent avec l’ANR pour favoriser des dispositifs d’incitation à la sobriété, alternatifs aux achats neufs dans les projets de recherche (bonus aux efforts de réemploi, de mutualisation des équipements, etc.), voire à l’inclusion d’une rubrique sur l’impact environnemental du projet.
- Le Spaser, un outil de planification pour les acheteurs publics
Les Spaser sont des documents stratégiques et concertés qui permettent à une structure de définir et d’orienter sa politique d’achat au service des trois piliers du développement durable : social, environnement et développement économique.
Localement, seule la région BFC possède un Spacer .
Extraits du document :
La Région entend poursuivre et conforter cette approche avec l’ambition de se considérer comme une organisation REDEVABLE de l’ensemble des impacts de ses achats, au sens de la Norme ISO 20400 qui définit l’achat responsable sur la base des principes suivants :
Redevabilité : une organisation se doit d’être redevable de l’ensemble des impacts de ses achats.
Transparence : une organisation doit être transparente dans ses décisions et activités d’achat.
Comportement éthique : une organisation doit se comporter de manière éthique et promouvoir le comportement éthique dans toutes ses chaînes d’approvisionnement.
Respect des intérêts des parties prenantes : une organisation doit respecter, considérer et répondre aux intérêts des parties prenantes impactées par ses achats.
Respect du principe de légalité et des normes internationales de comportement : une organisation doit respecter la légalité, les normes de comportement et les droits de l’Humain, notamment en lien avec l’objet du marché.
Solutions de transformation et innovante : une organisation doit encourager les pratiques d’achat innovantes pour obtenir des résultats plus responsables sur les chaînes d’approvisionnement.
Focalisation sur les besoins : une organisation doit raisonner en juste besoin et privilégier les alternatives responsables.
Coût du cycle de vie : une organisation doit tenir compte du coût total de ses achats, mais aussi des coûts et bénéfices pour la société. L’analyse du cycle de vie permet de comparer, dans le cadre des marchés publics, la qualité écologique par l’identification et la quantification des impacts environnementaux des produits, ouvrages ou services sur l’ensemble des étapes de leur cycle de vie, en passant par toutes les étapes intermédiaires.
La Région entend généraliser cette approche de responsabilité à chaque étape du processus achat.